Résilience : comment gagner en force intérieure
Qu’est-ce qui nous maintient heureux et forts en dépit des phases difficiles que l’on traverse ? Selon les chercheurs, c’est à la capacité de résistance mentale, également connue sous le nom de résilience, que l’on doit le sentiment de bonheur en dépit des crises. Cette année en particulier, la pandémie du coronavirus nous met tous à l’épreuve et démontre l’importance de faire preuve de résilience. Apprends, dans cet article, sur quoi repose la force intérieure et comment travailler sa résilience.
Résilience : définition
Les défaites et les phases difficiles font partie de la vie et ne peuvent pas toujours être évitées. Cependant, c’est toi qui décides de la façon dont tu vas réagir sous de telles circonstances. La notion de résilience décrit à quel point une personne gère bien les situations de crise et s’en sort.
Le terme « résilience » vient du latin et signifie « rebondir »1. Il est issu de la science des matériaux. Dans ces domaines, les matériaux flexibles qui reprennent leur forme initiale après avoir été exposés à des forces extérieures sont dits « résilients ».
En ce qui concerne les êtres humains, le concept de résilience fait référence au fait de continuer à avancer aussi normalement que possible malgré des situations difficiles telles qu’un licenciement, une séparation, le stress au travail, de graves coups du sort, voire même de grandir à partir de ces épreuves2.
Tu as probablement déjà entendu parler de personnalités dont les histoires sont fascinantes et pleines d’inspiration. On pense à la poète Maya Angelou qui a écrit un poème sur la résilience, ainsi qu’au célèbre physicien, Stephen Hawking, qui, malgré sa paralysie musculaire, a continué à faire des recherches et a accompli des choses incroyables. On peut aussi penser à Steve Jobs, qui a d’abord perdu son entreprise, puis a connu un grand succès avec Apple. Ou pour citer un autre entrepreneur : le Canadien Bruce Livingstone, qui a fondé iStockphoto, et qui, plus tard, mécontent d’une modification de la direction de l’entreprise iStock a fondé une autre agence de photos et de vidéos libres de droits. Ou encore des personnes célèbres comme Arnold Schwarzenegger, qui se faisait battre par son père quotidiennement quand il était enfant, et qui est aujourd’hui un culturiste, acteur et entrepreneur à succès.
Qu’est-ce que ces personnalités ont de commun ? Ils ont subi de graves coups du destin ou ont grandi dans des circonstances difficiles et ont quand même réussi. Ce phénomène est si passionnant que des études ont été faites dans le cadre de sciences humaines ou de psychologie – les ouvrages publiés par Odile Jacob notamment.
Une étude faite sur le long terme3 a examiné le développement d’enfants jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge adulte. Le développement de certains de ces enfants était dit « à risque » parce qu’ils grandissaient dans la pauvreté, subissaient de mauvais traitements ou étaient malades. Au fil des ans, un tiers des enfants du groupe à risque se sont étonnamment bien développés.
Les résultats après 40 ans d’étude ont démontré que les sujets résilients avaient un taux de mortalité plus faible, moins de maladies chroniques et un taux de divorce plus faible. Ce groupe résilient se caractérise avant tout par une vision optimiste de la vie, des relations fructueuses et un travail épanouissant.
Mais quelle était la raison de leur bon développement ? Selon la psychologue Emmy Werners, il y avait au moins une personne dans la vie de ces enfants qui les soutenait et les encourageait toujours. Que ce soit un parent, un professeur ou un ami. Pour citer un autre ouvrage de psychologie, Boris Cyrulnik – l’auteur du livre « Un merveilleux malheur » – a écrit avec Gérard Jorland « Résilience Connaissances de base », publié par Odile Jacob. À noter que Boris Cyrulnik a écrit encore de nombreux autres ouvrages sur le thème de la résilience en collaboration avec d’autres auteurs. Eux aussi sont publiés par Odile Jacob.
Quels sont les 7 piliers de la résilience ?
Les personnes résilientes parviennent à mener une vie satisfaisante et réussie malgré les facteurs de stress et les défaites. Qu’est-ce qui les différencie des autres ? Les 7 piliers de la résilience sont :
Acceptance
Ce qui est passé est passé. Si tu acceptes la situation, tu peux laisser tes désillusions derrière toi et t’adapter à la nouvelle situation plus rapidement.
Optimisme
L’optimisme désigne une approche positive de la vie. Certes, la traverser avec optimisme, ce n’est pas avoir la garantie d’être à l’abri de tous les éventuels chocs. Mais on se rend compte plus vite que les épreuves difficiles peuvent aussi avoir quelque chose de bon et qu’elles passeront.
Sentiment d’auto-efficacité
Ce terme désigne la conviction de maîtriser la vie par sa propre force, ou pour le dire plus simplement : en croyant en soi-même. Si tu as le sentiment d’auto-efficacité, tu ne cherches pas à blâmer quelqu’un lorsqu’un malheur surgit, mais à trouver une solution. Tu peux aussi faire l’expérience d’un évènement douloureux et le ressentir comme tel, mais tu n’en es pas pour autant « paralysé », au contraire : tu en deviens actif.
Responsabilité individuelle
Les personnes résilientes prennent leur responsabilité plutôt que de blâmer les événements ou les autres. De cette façon, tu t’efforces de résoudre tes problèmes par toi-même et ne te retrouves pas impuissant face à eux.
Réseau social
De bonnes relations stables avec ta famille et tes amis est important pour ta santé mentale. Si tu rencontres des difficultés, le simple fait de penser qu’il y a autour de toi des personnes sur lesquelles tu peux compter t’aidera. Si tu manques de soutien social, cela peut provoquer l’effet contraire.
S’orienter vers des solutions
Vouloir c’est pouvoir. Les personnes résilientes se tournent vers des solutions et tentent de les mettre en œuvre. Une crise peut soit être résolue, soit te donner la possibilité de t’adapter et d’en sortir plus fort.
S’orienter vers l’avenir
Avoir des objectifs et des plans d’avenir te donnent de la motivation et une direction à suivre. Si tu te concentres sur tes désirs, tu as également plus de chances de les réaliser. Parce que tu traites activement les différentes étapes qui sont nécessaires à la réalisation de tes objectifs.
Est-ce que la résilience peut s’apprendre ?
La réponse est : oui ! Personne ne naît résilient. Il s’agit plutôt d’un processus d’adaptation à différents facteurs d’infortune, ce processus étant variable et dépendant du contexte4. En d’autres termes, les personnes résilientes ont appris tout au long de leur vie à bien s’adapter aux situations de crise et à les gérer. La résilience peut être considérée comme une forme d’activité dans laquelle un individu résilient évalue une situation difficile différemment d’une personne qui ne verrait aucune issue.
D’après les résultats des recherches sur la résilience, il semble qu’une personne qui a la capacité de se dire « je peux faire une différence » ou de « je suis reconnu » reste positive malgré les crises de la vie. Cette attitude positive permet de voir les difficultés comme des défis au lieu de se laisser intimider par elles.
Les relations sociales d’un individu et une expérience encourageante qu’il aurait faite sont considérées comme les facteurs majeurs faisant accroître sa résilience. En bref : les personnes de ton entourage qui t’encouragent et te donnent de l’attention peuvent t’aider à croire en ton auto-efficacité et te permettent ainsi d’apprendre le concept de résilience.
Les personnes servant d’exemple de résilience ou celles ayant réussi à surmonter de grands défis dans leur vie peuvent également renforcer ta conviction d’être capable d’influencer les événements et de ne pas subir tes traumatismes.5
Les gens résilients ont-ils une structure cérébrale différente des autres ?
Aucune structure cérébrale particulière n’est responsable de la résilience. Cependant, les neurotransmetteurs ou messagers du cerveau qui transportent les signaux d’un neurone à l’autre servent collectivement de médiateurs à la résilience.
Selon une étude6, les structures cérébrales activées pendant la phase de récompense sont particulièrement importantes pour la résilience. Par exemple, l’étude a montré que de petites récompenses pouvaient atténuer la réaction des sujets au stress. Des informations tirées d’autres études suggèrent que la réflexion sur ses propres valeurs ou les bons souvenirs favorisent également la résilience2.
Qu’est-ce que renforce la résilience ?
Tu veux renforcer ta résilience ? Super ! Chacun peut apprendre à mieux faire face aux crises et aux traumatismes. Mais cela ne se fait pas du jour au lendemain. Ce processus prend du temps et n’est pas linéaire, mais progresse petit à petit. C’est plutôt un comportement dont tu fais une habitude par répétition. Il faut juste faire avec.
Nous avons préparé pour toi un menu de quelques conseils pouvant t’aider à mieux faire face à la tension et à accroître ta résilience, sans pour autant entraîner une déformation de la réalité qui te ferait croire que tout est parfait :
Maintiens des contacts sociaux
L’homme est un animal de société. Le contact avec les autres nous apporte un soutien. Même si on entretient moins le contact au fil du temps, ou que l’on ne peut pas se voir en personne en raison de la pandémie actuelle, essaie de maintenir des relations sociales. Nous vivons dans une ère numérique où cela est rendu possible. Tu peux voir tes proches virtuellement pour discuter ou pour jouer à un jeu en ligne. N’oublie pas que les bons amis n’ont pas de prix. Et c’en est d’autant plus vrai pour les membres de ta famille que tu chéris.
Sois actif et non passif
Parfois, nous sommes submergés par des situations stressantes et nous ne pouvons réagir, impuissants. Lorsque tu es confronté à un problème, essaie de réfléchir à la manière de le résoudre et prends des mesures spécifiques pour le gérer. Une stratégie possible pour être actif plutôt que passif est de contrôler ses émotions. Examine objectivement une situation malheureuse. Peut-être le problème n’est-il pas aussi grave que tu ne le pensais ? Une fois que tu as mis de côté les émotions négatives, tu peux penser plus clairement et trouver une solution plus rapidement.
Sois reconnaissant
Apprends à apprécier ce que tu as déjà. Par exemple, tu peux écrire trois choses dont tu es reconnaissant. Cela t’aidera également à voir le positif en cas de tristesse. Tu développes une nouvelle perspective sur la situation, ce qui te permet de la réévaluer. Le stress n’est pas toujours une mauvaise chose. Une période difficile peut être considérée comme un défi à relever ou une occasion de grandir.
Accrois ta confiance en toi
Quand on est sûr de soi, on n’est généralement pas facilement intimidé par les situations difficiles. On croit en soi-même et en ses capacités. Tu te demandes comment on accroît son estime de soi ?
Pense aux expériences positives que tu as faites jusqu’ici. Comment t’es-tu senti ? Des souvenirs positifs peuvent t’aider à réagir un peu plus calmement face aux épreuves. Y a-t-il une chose dont tu es particulièrement fier ? Rappelle-toi de ces événements, tu gagneras ainsi petit à petit une plus grande confiance en toi. Tes succès passés te donnent la confiance nécessaire pour réaliser de grandes choses à venir.
Trouve une passion qui te convient
Le sport peut t’aider à te vider la tête, à soulager le stress et simplement à te faire prendre un peu de recul par rapport à tes problèmes. La citation en latin « Mens sana in corpore sano » signifiant « Un esprit sain dans un corps sain » gagne ici tout son sens. Quand on fait du sport, des endorphines sont libérées – créant ainsi de la bonne humeur et un sentiment de bonheur. Cela peut améliorer tes réactions face aux situations difficiles.
Tu peux également te fixer des objectifs à l’entraînement, comme faire un appui tendu renversé, ou encore apprendre à faire des tractions. C’est ainsi que tu te fixes de nouveaux défis. Une fois que tu les as relevés, tu es empli d’un sentiment de fierté et tu crois en tes propres capacités. Tu peux peut-être appliquer cette attitude à d’autres domaines de ta vie.
Bien sûr, il ne doit pas forcément s’agir de sport. Chacun gère son stress différemment. Peindre, lire un livre, jouer d’un instrument de musique ou simplement faire des promenades régulières au grand air, tu as l’embarras du choix. Trouve un passe-temps qui te convient et qui t’aidera à te détendre et à évacuer ton stress.
Avertissement : nous te livrons ici des informations et des conseils sur la manière de mieux gérer les situations difficiles. Toutefois, cela ne remplace pas les conseils d’un médecin ni les traitements médicaux. Si tu te sens au quotidien apathique, en dépression, que tu n’arrives pas à surmonter un choc, ou que tu n’es pas assez en forme pour relever les défis de la journée, tourne-toi vers une aide professionnelle. Les premiers symptômes relevant de la psychologie pouvant indiquer des épisodes dépressifs ou une dépression sont le fait de régulièrement ne pas être en forme, de ressentir une fatigue persistante, d’être souvent irritable ou anxieux, de souffrir de troubles du sommeil, d’être apathique et de perdre l’appétit.7.
Résilience : notre conclusion
- D’après sa définition, la notion de résilience est la capacité à résister à des facteurs négatifs de la vie, tels qu’un choc, une phase de stress ou un malheur. La résilience peut être apprise.
- La psychologie d’une personne résiliente est caractérisée par sa capacité à trouver du bon même dans une situation difficile. Elle aborde un problème comme si c’était un nouveau défi à relever et est assurée qu’elle a la capacité de changer les choses.
- Dans le concept de résilience, il est important d’entretenir des contacts sociaux. Avoir quelqu’un servant de modèle et/ou d’inspiration peut aider à accroître la résilience.
- Dans cette notion, une recherche active de solutions, un niveau élevé de confiance en soi et une activité (physique, manuelle…) t’aident à mieux faire face aux situations difficiles.
Sources de l’article
Notre équipe de rédaction foodspring est une équipe de spécialistes en nutrition et en sport. Nous nous basons sur des études scientifiques pour étoffer chacun de nos articles. Si tu souhaites en savoir plus, n’hésite pas à lire notre politique éditoriale.
- 1https://flexikon.doccheck.com/de/Resilienz?utm_source=www.doccheck.flexikon&utm_medium=web&utm_campaign=DC%2BSearch↩
- 2https://www.quarks.de/gesellschaft/psychologie/resilienz-gegen-stress-gewappnet/↩
- 3N. Ölsböck (2013) Resilienz–die innere Widerstandskraft. In: Psychologie in Österreich 2.↩
- 4K. Fröhlich-Gildhoff und M. Rönnau-Böse (2019): Resilienz. 5. Auflage Ernst Reinhardt GmbH & Co KG Verlag München.↩
- 5C. Wustmann (2011) Resilienz in der Frühpädagogik – Verlässliche Beziehungen, Selbstwirksamkeit erfahren. In Handbuch Resilienzförderung, S. 350-359.↩
- 6Janine M.Dutchera, J. David Creswell (2013): The role of brain reward pathways in stress resilience and health. In: Neuroscience & Biobehavioral Reviews, Volume 95, December 2018, S. 559-567.↩
- 7https://www.neurologen-und-psychiater-im-netz.org/psychiatrie-psychosomatik-psychotherapie/stoerungen-erkrankungen/depressionen/fruehsymptome/↩